L’homme apprend par l’expérience à écouter la voix du silence et ainsi faisant il devient sage et ne désire plus sacrifier le Christ ou détruire l’architecte de son propre temple. La sagesse cependant n’est jamais rencontrée dans la jeunesse.

Le Pique est l’emblème de la mort. Le Pique est l’instrument avec lequel la tombe est creusée et une fois que le corps y est déposé, c’est avec le même outil qu’on le recouvre de terre. La pelle est la compagne du pauvre. Avec elle, il creuse et retourne le sol à la recherche de métaux précieux. C’est un outil de travail qui représente l’humble moment de la vie. L’idée de travail et de corvée lui est associée.

Milton A. Pottenger

Le Pique représente l’élément Terre, l’hiver de l’année.

L’hiver est une période de repos apparent, d’immobilité, de dureté et de froid. Sans travail, rien n’est produit ou donné. Mais en-dessous, au cœur de la nature, guidée par son intelligence et bénie par ses richesses, une résurrection se prépare. Seuls les sages savent ce qui se cache derrière Maya, le voile des apparences.

Il en est ainsi avec le Pique, le moins compris de toutes les familles. Il symbolise en réalité l’Initié voir l’Adepte. Leur mission est double comme leur symbole: le gland et l’épée. Les mots-clés sont travail et sagesse.

Le gland est un symbole de mort et d’inhumation, mais lorsqu’il est planté dans le sol, son germe donne naissance à un autre arbre. Les Piques savent que nous mourons pour libérer l’âme et l’esprit et qu’ainsi ils puissent renaître. La forme du gland et la forme de la bêche sont identiques. Les Piques creusent le sol non seulement pour que la Terre produise, mais également pour que le trésor enfoui à l’abri des regards soit libéré. Les Piques sont les chercheurs de vérité.

L’épée dans la main du Roi n’est qu’un autre emblème de la bêche, étymologiquement, leur signification est la même. C’est le pouvoir qui oblige à l’obéissance, qui surmonte les résistances. Ils viennent vaincre les obstacles de l’existence matérielle, abattre et détruire tout ce qui entrave la croissance de l’âme, même au prix de la douleur, du chagrin et de la perte.

Si nous regardons la carte renversée, nous voyons un Cœur, surmonté d’une croix. Le voyage sur Terre n’est pas une tâche facile pour les Piques. Pour atteindre la Sagesse et le degré d’initiation auxquels ils ont droit, ils sont souvent appelés à sacrifier ambition, pouvoir personnel et amour. Leur grande récompense réside dans leur accomplissement spirituel.

En tant que vocation, le Pique gouverne le monde du travail, des maladies et de la mort. Ce sont les médecins, infirmières, institutions de guérison ou de confinement, les gardiens des morts ou de leurs biens. De plus, et plus important encore, ce sont tous les élèves de l’école intérieure, les membres de l’ancien ordre, les enseignants des mystères et les maîtres au sens spirituel.

Le Pique “positif” est autodiscipliné et se sacrifie. C’est un ouvrier infatigable et un exemple de sagesse et de vérité.

Le Pique “négatif” est enfermé dans une routine de corvée ou dans une discipline fanatique et implacable, déterminé à imposer son pouvoir et à plier les autres à sa volonté.

Les planètes qui le gouverne sont Saturne et Uranus.

Dans le Tarot, le Pique est l’Épée.

Les piques sont destinés à devenir de grands leaders spirituels et se rapprochent autant que possible de l’adeptat durant leur expérience terrestre. Cet état n’est jamais atteint sans de grands sacrifices et la réalisation de l’impersonnalité, et ils doivent toujours lutter contre des difficultés apparemment non méritées et une incompréhension de leurs motivations

Edith Randall – Symbols of the Ancients